Un fidèle constructeur de l’ombre
« Je prends régulièrement le Transatlantique pour New York. Ma première pièce est d’ailleurs un hommage au Transatlantique. Dans d’autres bijoux, il y a une symbolique autour des directions que les gens prennent. La mappemonde, qu’on retrouve sur l’affiche, est évidemment très symbolique. La dernière pièce est différente, parce qu’elle fait référence à ce que j’ai vécu, enfant, à Paris lorsque les premiers Algériens sont arrivés dans les banlieues. C’était un peuple différent qui venait occuper le même espace que nous. »
Bernard François tient ses propos en 2008 à l’occasion de la présentation de quelques bijoux, parmi lesquels figure la mappemonde, “Precious World”, dans le cadre de l’exposition Migration in jewels in migration au Domaine du Château de Seneffe (qui se déroule du 17 mai au 31 août). La réalisation de bijoux dans le cadre d’expositions et d’appel à concours a toujours suscité l’intérêt de l’artiste.
C’est dans ce cadre que l’on peut comprendre l’importance que peut représenter la mappemonde pour l’artiste. Toujours à la recherche du mouvement, toujours en quête de nouveaux espaces, d’horizons différents et de nouvelles inspirations, Bernard François a besoin de voyager…mais pas en avion. Il déteste cela. Il préfère de loin le bateau, même pour se rendre de l’autre côté du globe. Il lui faut presque deux semaines de traversées pour rejoindre le continent de l’oncle Sam.
« Au moins, le décalage horaire ne m’affecte pas. » dit-il.
Il prend son temps. Mais au fond, n’est-ce pas l’un des impératifs de la créativité ?